Sélection de printemps au rayon « poche »
Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie
« Si on n’aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse. » Farah et ses parents ont trouvé refuge en zone blanche, dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Tendrement aimée mais livrée à elle-même, Farah grandit au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes. Mais cet Eden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone sillonnée par les migrants : les portes du paradis vont-elles s’ouvrir pour les accueillir ?
Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah
«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire». Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? De son ton irrévérencieux, l’auteure fait valser le politiquement correct et nous offre une grande histoire d’amour, parcourant trois continents d’un pas vif et puissant.
Edward Kelsey Moore, Les Suprêmes chantent le blues
Tous deux octogénaires, Forrest Payne et Beatrice Jordan ont, à la surprise générale, décidé de convoler en justes noces, provoquant ainsi le retour à Plainview d’El Walker, ancien complice de Forrest et véritable légende du blues, qui avait pourtant juré de n’y plus jamais revenir. Tandis que le célèbre guitariste voit se dresser devant lui les fantômes du passé, l’inséparable trio des « Suprêmes » fait, quant à lui, face à son avenir. Clarice réussira-t-elle à saisir la chance d’embrasser enfin une grande carrière de pianiste ? Barbara Jean parviendra-t-elle à se libérer de l’humiliation que sa mère lui a laissée pour tout héritage ? Et combien de temps Odette pourra-t-elle endurer les accès de colère d’un mari qu’elle ne comprend plus ? Après le triomphe de son premier roman, Edward Kelsey Moore revient avec une bouleversante histoire de pères et de fils, de péchés de jadis et d’acceptations à venir, qu’incarnent, sous le signe d’une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu’attachants.
RJ Ellory, Le chant de l’assassin
Tout le monde a un secret. 1972. En prison depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, un jeune musicien nommé Henry Quinn, est libéré, il lui demande de la retrouver. Mais lorsque Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Malgré tout, Henry s’entête. Il a fait une promesse, il la tiendra. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va s’approcher d’un secret que les habitants de Calvary veulent dissimuler. A tout prix. Avec ce retour aux sources qui évoque par bien des aspects Seul le silence, R. J. Ellory nous livre un roman magistral, d’une puissance émotionnelle rare. Un de ses plus captivants, un de ses plus humains aussi.
Boris Khazanov, L’heure du roi
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Grand Reich envahit une multitude de pays, grands et petits ; le tour vient du royaume ancestral, minuscule et glacé de Cédric X. .Le roi et ses sujets baissent la tête et subissent le joug de l’envahisseur. Le vieux roi voit tous les jours s’amenuiser la liberté, le sens de ce qui a constitué non seulement toute sa vie, mais aussi celle de sa lignée, qui remonte fort loin dans les brumes du temps. .Longtemps, lui et ses sujets vont accepter l’humiliation, courber l’échine, jusqu’au jour où dans la petite nation, également, les juifs sont tenus de porter l’étoile jaune.. Un vrai petit chef d’œuvre publié sous le manteau à l’époque soviétique.
Esi Edugyan, Washington black
La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. S’envolant des Antilles au pôle Nord, de Londres au Maroc, c’est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté.
Sélection printanière au rayon littérature
François Sureau, L’or du temps
« La Seine est le fleuve sur le bord duquel j’aurai passé l’essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d’un territoire réel et imaginaire, dont je n’avais cessé de vouloir déchiffrer le secret. » De la source à Troyes, de Samois à Evry, Bercy, Paris et au-delà…, François Sureau rapporte de chacune de ses étapes un récit. Vies d’écrivains et de peintres égarés, instants d’amour, incendies, controverses oubliées, départs vers le lointain… Autant de rencontres inattendues qui déplacent notre point de vue et nous invitent à regarder autrement ce fleuve et notre pays.
Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours
C’est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000. Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre…
Benoît Séverac, Tuer le fils
Matthieu Fabas a tué parce qu’il voulait prouver qu’il était un homme. Un meurtre inutile, juste pour que son père arrête de le traiter comme un moins que rien. Verdict, quinze ans de prison. Le lendemain de sa libération, c’est le père de Matthieu qui est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais pourquoi Matthieu sacrifierait-il une nouvelle fois sa vie ? Pour l’inspecteur Cérisol chargé de l’enquête et pour ses hommes, cela ne colle pas. Reste à plonger dans l’histoire de ces deux hommes, père et fils, pour comprendre leur terrible relation. Derrière cette intrigue policière qu’on ne lâche pas, ce nouveau roman de Benoît Séverac nous parle des sommes de courage et de défis, de renoncements et de non-dits qui unissent un père et un fils cherchant tous deux à savoir ce que c’est qu’être un homme.
Margaret George, Les confessions du jeune Néron
L’ambition redoutable d’une mère. Un empereur devenu symbole de cruauté. Voici le récit de la jeunesse de Néron, pleine de fureur et de tragédie.
Ier siècle après J.-C. Dans l’Empire romain, nul n’est à l’abri de la trahison : homme, femme ou enfant. Et encore moins Néron, dont l’héritage royal attise toutes les convoitises. Son oncle, l’empereur fou Caligula, essaye de le noyer alors qu’il a trois ans. Depuis cet épisode funeste, le jeune prince, sensible et cultivé, doit chaque jour déjouer les tentatives d’assassinats et les complots. Mais le pire danger vient de sa propre mère, l’incestueuse Agrippine, qui a empoisonné son époux, l’empereur Claude, et veut désormais contrôler l’empire. Néron en tire alors une terrible leçon : mieux vaut être craint que mort…Dans ce roman haletant, Margaret George, la reine du roman historique, révèle l’incroyable enfance de l’un des plus célèbres souverains de l’Histoire.
Elizabeth Jane Howard, Etés anglais
Juillet 1937. A Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
Einar Mar Gudmundsson, Un été norvégien
Ils sont jeunes, islandais, pétris d’idéaux, poètes en devenir, fêtards et amateurs de Bob Dylan. Haraldur et Jonni prennent la route. Leur voyage doit les mener jusqu’en Inde, en passant par Rome et les îles grecques. Ils commencent par se faire embaucher dans les montagnes norvégiennes, et squattent chaque fin de semaine à Oslo, où la bière est en vente libre. En cet été 1978, les dernières utopies sont encore bien vivantes, mais peut-être plus pour longtemps. Haraldur écrit ses premiers textes… et tombe amoureux d’Inga. Roman initiatique, Un été norvégien brosse le portrait d’une Beat Generation nordique en pleine désillusion. Reste la littérature, et l’amour !
Peinture, cinéma, photo : zoom sur le rayon art !
En attendant la réouverture des cinémas, des musées et des galeries, profitez d’une exposition d’art dans votre fauteuil ! Photographie, cinéma, peinture… découvrez notre sélection de monographies et de catalogues d’expositions.
Louise Bourgeois , monographie
Turner, monographie
Leonard de Vinci
Catalogue officiel de l’exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre du 24 octobre 2019 au 24 février 2020.
Roland Barthes, La chambre claire
Une réflexion sur la photographie du grand sémiologue du XXème siècle.
Que sais-je ? Les 100 mots de la photographie
La photographie n’a jamais été aussi présente dans notre vie quotidienne. De Niepce, l’inventeur de la photographie, à Photoshop, célèbre logiciel de retouche, en passant par Avedon et Penn, camera obscura, Cartier-Bresson, Kodak ou encore selfie, Pierre-Jean Amar nous donne quelques clés pour comprendre la photographie, son histoire et ses techniques, mais aussi des conseils pour réussir nos clichés. En photographe reconnu et proche de Willy Ronis, dont il a réalisé les tirages, il illustre un art qui dépend finalement moins de la qualité de l’objectif que de la qualité du regard.
Palettes, l’intégrale
L’encyclopédie de la peinture en 18 DVD !
Toulouse Lautrec, monographie.
Bertrand Tavernier, Amis américains
Salué par l’ensemble de la critique, cinéphiles et passionnés de cinéma, le livre monumental de Bertrand Tavernier a connu un succès fulgurant tant par la densité de son contenu que par la ferveur avec laquelle il s’entretient avec ces cinéastes américains mythiques, oubliés, adulés ou blacklistés. Réédité augmenté de nouveaux entretiens en 2008, il ressort aujourd’hui dans une nouvelle édition, préfacé par la poursuite des entretiens entre Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux, qui est l’éditeur de cet ouvrage. Un somptueux album illustré avec plus de 400 photographies.
Francis Bacon
Yves Peyré, écrivain et ami de Francis Bacon (1909-1992), consacre à l’œuvre et au destin de l’artiste un ouvrage particulièrement complet tant en terme d’analyse que de reproduction des peintures et des dessins. II y évoque l’apport majeur de ce grand peintre inclassable, de ses débuts de jeune designer dans les années 1920 jusqu’à ses derniers grands triptyques de la fin des années 1980, et offre un regard personnel et touchant sur sa personnalité complexe et sur son œuvre hors mesure. Une œuvre tourmentée, parfois violente, reflet de ses plus intimes blessures, mais néanmoins