Sélection printanière au rayon littérature

romansprintemps1François Sureau, L’or du temps

« La Seine est le fleuve sur le bord duquel j’aurai passé l’essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d’un territoire réel et imaginaire, dont je n’avais cessé de vouloir déchiffrer le secret. » De la source à Troyes, de Samois à Evry, Bercy, Paris et au-delà…, François Sureau rapporte de chacune de ses étapes un récit. Vies d’écrivains et de peintres égarés, instants d’amour, incendies, controverses oubliées, départs vers le lointain… Autant de rencontres inattendues qui déplacent notre point de vue et nous invitent à regarder autrement ce fleuve et notre pays.

Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours

C’est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000. Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre…

Benoît Séverac, Tuer le fils

Matthieu Fabas a tué parce qu’il voulait prouver qu’il était un homme. Un meurtre inutile, juste pour que son père arrête de le traiter comme un moins que rien. Verdict, quinze ans de prison. Le lendemain de sa libération, c’est le père de Matthieu qui est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais pourquoi Matthieu sacrifierait-il une nouvelle fois sa vie ? Pour l’inspecteur Cérisol chargé de l’enquête et pour ses hommes, cela ne colle pas. Reste à plonger dans l’histoire de ces deux hommes, père et fils, pour comprendre leur terrible relation. Derrière cette intrigue policière qu’on ne lâche pas, ce nouveau roman de Benoît Séverac nous parle des sommes de courage et de défis, de renoncements et de non-dits qui unissent un père et un fils cherchant tous deux à savoir ce que c’est qu’être un homme.

Margaret George, Les confessions du jeune Néron

L’ambition redoutable d’une mère. Un empereur devenu symbole de cruauté. Voici le récit de la jeunesse de Néron, pleine de fureur et de tragédie.
Ier siècle après J.-C. Dans l’Empire romain, nul n’est à l’abri de la trahison : homme, femme ou enfant. Et encore moins Néron, dont l’héritage royal attise toutes les convoitises. Son oncle, l’empereur fou Caligula, essaye de le noyer alors qu’il a trois ans. Depuis cet épisode funeste, le jeune prince, sensible et cultivé, doit chaque jour déjouer les tentatives d’assassinats et les complots. Mais le pire danger vient de sa propre mère, l’incestueuse Agrippine, qui a empoisonné son époux, l’empereur Claude, et veut désormais contrôler l’empire. Néron en tire alors une terrible leçon : mieux vaut être craint que mort…Dans ce roman haletant, Margaret George, la reine du roman historique, révèle l’incroyable enfance de l’un des plus célèbres souverains de l’Histoire.

 

Elizabeth Jane Howard, Etés anglais

Juillet 1937. A Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.

Einar Mar Gudmundsson, Un été norvégien

Ils sont jeunes, islandais, pétris d’idéaux, poètes en devenir, fêtards et amateurs de Bob Dylan. Haraldur et Jonni prennent la route. Leur voyage doit les mener jusqu’en Inde, en passant par Rome et les îles grecques. Ils commencent par se faire embaucher dans les montagnes norvégiennes, et squattent chaque fin de semaine à Oslo, où la bière est en vente libre. En cet été 1978, les dernières utopies sont encore bien vivantes, mais peut-être plus pour longtemps. Haraldur écrit ses premiers textes… et tombe amoureux d’Inga. Roman initiatique, Un été norvégien brosse le portrait d’une Beat Generation nordique en pleine désillusion. Reste la littérature, et l’amour !