Notre désir est sans remède, Mathieu Larnaudie
L’auteur a divisé son ouvrage en sept tableaux qui relatent chacun un épisode de la vie mouvementée qu’a connue la starlette hollywoodienne Frances Farmer. On la découvre début des années 30 sur les plateaux de cinéma à l’aube d’une carrière prometteuse, puis on la retrouve quelques années auparavant comme adolescente dans la banlieue de Seattle où elle remporte un prix d’écriture avec un sujet iconoclaste, enfin à New York où elle monte sur les planches pour des spectacles d’avant-garde et fréquente des intellectuels de gauche , sensibles à la propagande prosoviétique. On la suit alors en voyage à Moscou. Les chapitres suivants décrivent la lente mais inexorable descente aux enfers de celle qui était promise à une carrière de star, l’arrestation en état d’ivresse, son procès puis son internement suite à ses frasques répétées, sa longue souffrance en milieu psychiatrique avant un retour éphémère à la fin des années cinquante sur le devant de la scène télévisuelle.
Mathieu Larnaudie s’est inspiré de faits réels pour dresser une biographie romancée de cette femme qui s’est d’abord révélé comme un corps pour dénoncer la dictature de l’image qui va émerger dans cette Amérique du début du vingtième siècle. Il dresse un réquisitoire sans concession des diktats imposés par l’industrie cinématographique, des abus psychiatriques commis au nom de la science et qui vont détruire son héroïne (sans jeux de mots) avant sa résurrection hypothétique.
Le style est amoureux de l ‘esthétique, voire de l’esthétisme, la phrase est plus baroque que jamais qui contraste avec la puissance du propos. Trop peut-être ?
Guy