Librairie Orange bleue

Coups de coeur au rayon polars

Venez partager nos coups de coeur au rayon polars ! Une sélection par les libraires et lectrices de notre club de lecture …

polars

Mictlan  Sébastien Rutés 

A l’approche des élections, le Gouverneur – candidat à sa propre réélection – tente de maquiller l’explosion de la criminalité. Les morgues de l’Etat débordent de corps anonymes que l’on escamote en les transférant dans un camion frigorifique. Le tombeau roulant est conduit, à travers le désert, par Vieux et Gros, deux hommes au passé sombre que tout oppose. Leur consigne est claire : le camion doit rester en mouvement.
Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans autre arrêt autorisé que pour les nécessaires pleins de carburant. Si les deux hommes dérogent à la règle, ils le savent, ils iront rejoindre la cargaison. Partageant la minuscule cabine, se relayant au volant, Vieux et Gros se dévoilent peu à peu l’un à l’autre dans la sécurité relative de leur dépendance mutuelle. La route, semée d’embûches, les conduira-t-elle au légendaire Mictlán, le lieu des morts où les défunts accèdent, enfin, à l’oubli ?
« J’ai adoré ce livre. On avance au rythme de ce camion sordide qui s’enfonce dans la noirceur au fil du livre, jusqu’à la rédemption finale. C’est magnifiquement tragique. » Isabelle
« Un véritable OLNI. Un style hors du commun qui nous laisse souvent en apnée.
Sorte de conte philosophique doté d’une certaine poésie malgré la noirceur. Mon coup de cœur de la saison. »
Françoise

 

Les Abattus, Noëlle Renaude

Un jeune homme sans qualité relate ses années d’apprentissage entre 1960 et 1984 dans une petite ville de province, au sein d’une famille pauvre et dysfonctionnelle. Marqué par la poisse, indifférent au monde qui l’entoure, il se retrouve néanmoins au centre d’événements morbides : ses voisins sont assassinés à coups de cutter, son frère cadet commet un braquage et disparaît avec le magot, des malfrats reviennent régler leurs comptes, une journaliste qui enquêtait sur le narrateur est retrouvée noyée, etc.
, jusqu’au jour où lui-même disparaît sans laisser de traces. Dans la deuxième partie, situé en 1984, son entourage cherche à comprendre ses motivations, le considérant tantôt comme une victime, tantôt comme un importun, tantôt comme un suspect.

« Livre littéralement hypnotique grâce à sa construction et son style.
Excellent polar doublé d’une belle étude sociologique à la Zola.
Suspens garanti jusqu’à la dernière page.
« Françoise
« Premier roman, découpé comme un film ! Atmosphère glauque à souhait. Qui a assassiné les voisins du dessus ? Même si le doute sur un personnage survient assez vite, l’auteur nous en détourne habilement et ne nous livre la solution de l’énigme que 10 pages avant la fin ! « Sylvie

 

Les enfants perdus de Saint Margaret, Emily Gunnis

Des lettres bouleversantes. Une jeune femme enfermée. Un mystère à résoudre. 1956. Ivy Jenkins s’apprête à donner naissance à son premier enfant. Mais la société puritaine britannique des années 1950 ne lui permettra pas de profiter de ce bonheur. Abandonnée par son amant, répudiée par sa famille, elle est internée de force à St. Margaret, un couvent pour mères célibataires. Très rapidement, l’institution la sépare de son bébé.
2017. Samantha Harper, une jeune journaliste, tombe sur des lettres déchirantes qui révèlent les terribles conditions de détention d’Ivy Jenkins à St. Margaret. Au fil de ses recherches, elle découvre une série de morts suspectes. Alors que le couvent est sur le point d’être démoli, il ne lui reste plus que quelques heures pour faire éclater la vérité. Avant qu’elle ne soit ensevelie à jamais…

« On pense irrémédiablement au film The Magdelene Sisters ! L’enquête part de lettres trouvées par une journaliste chez sa grand-mère. Ceci l’amène à découvrir de nombreuses morts suspectes dans un pensionnat anglais où l’on enfermait des jeunes filles, mères célibataires (fin XIX – début XXIème siècle). Livre très bien documenté sur ces maisons dépendantes de l’Eglise et dont les femmes servaient parfois pour des expérimentations pharmaceutiques. Bouquin très émouvant et éprouvant parfois pour une femme. » Sylvie

Richesse oblige, Hannelore Cayre

Au xixe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient des remplaçants pour que leurs enfants ne partent pas à la guerre. Aujourd’hui, ils ont des héritiers très riches et des descendants inconnus mais qui peuvent légitimement hériter ! En 1870 l’un des fils d’une grande famille d’industriels a été un utopiste généreux et a reconnu un enfant illégitime. En 2016, Blanche, la non-conformiste aux béquilles, entend parler des deuils qui frappent cette famille sans scrupule et découvre qu’elle pourrait très bien elle aussi accéder à cette fortune.
Devant le cynisme affairiste, elle va faire justice en se servant de tout ce que la modernité met à notre portée. Une incroyable galerie de personnages : des méchants imbuvables, de riches inconscients, des idéalistes, une île où règne le matriarcat, des femmes admirables, avec en toile de fond une évocation magistrale de Paris assiégée par les Prussiens et le déménagement du Palais de Justice aux Batignolles.
« 
Vaste enquête généalogique en vue de captation d’héritage.
Des personnages toujours aussi hauts en couleur et un style inimitable.
On navigue entre XIXe et nos jours en analysant la société.
Beaucoup d’humour, bref, un vrai bonheur de lecture. »
Françoise

 

Les naufragés hurleurs – Christian Carayon


 » Il y en avait pour croire que l’année 1925 serait la dernière du monde tel qu’on le connaissait.  » Martial de la Boissière vit à l’écart de la société, protégé par les hauts murs de son manoir. Quand il en sort, c’est pour assister aux réunions du Cercle Cardan, toujours prêt à démasquer ceux qui se nourrissent de l’engouement pour les sciences occultes, des charlatans sans honneur. Sa prochaine mission : assister à une représentation du nouveau médium à la mode, Collas.  Accompagné de son ami Alain, Martial se rend à Paris. Mais l’expérience tourne court : en pleine séance, le médium agrippe le bras d’Alain pour lui crier de s’enfuir avant de s’effondrer en crachant de l’eau de mer. Ce qui paraît alors un stratagème grossier à Martial va se transformer en tragique prédiction quand il apprendra quelque temps plus tard la mort de son ami. Marin émérite, il a pourtant péri dans un accident de voilier au large de l’île de Bréhat.
Et si, derrière les ombres d’une prophétie, se cachaient de terribles secrets ?

« Un voilier s’échoue sur des rochers et 2 corps sont retrouvés (un gendre et sa belle-mère !) Intrigue particulièrement bien conduite avec beaucoup de points d’interrogation qui surgissent. Le décor – l’île de Bréhat-  se révèle angoissant et participe au mystère. » Sylvie

Atmore Alabama Alexandre Civico


Lorsqu’il atterrit en Floride, il sait exactement où sa voiture de location doit le mener : Atmore, bourgade paumée au fin fond de l’Alabama. Il s’installe chez l’habitant, instaure un semblant de routine et rencontre une jeune Mexicaine désespérée. Un lien naît entre lui, l’étranger que l’on devine ravagé par la douleur, et cette fille à la dérive, noyée dans la drogue. Que vient chercher ce Français au royaume des rednecks, de l’ennui et des armes à feu ? Rien ne paraît l’intéresser sinon la prison, à l’écart de la ville, autour de laquelle il ne peut s’empêcher d’aller rôder…

Porté par une écriture affûtée à la poésie sèche, parfois tendre, ce roman de la chute, noir, dense, invoque dans un même surgissement le décor d’une Amérique qui s’est perdue et le saccage intérieur d’un homme qui ne sait plus comment vivre.

« On se laisse emporter par ce roman noir qui nous emmène au fond du désespoir et de l’envie d’en finir de manière assez poétique. » Isabelle

 

Sélection de printemps au rayon « poche »

pochesprintemps1

Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie

« Si on n’aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse. » Farah et ses parents ont trouvé refuge en zone blanche, dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Tendrement aimée mais livrée à elle-même, Farah grandit au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes. Mais cet Eden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone sillonnée par les migrants : les portes du paradis vont-elles s’ouvrir pour les accueillir ?

Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah

«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire». Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? De son ton irrévérencieux, l’auteure fait valser le politiquement correct et nous offre une grande histoire d’amour, parcourant trois continents d’un pas vif et puissant.

Edward Kelsey Moore, Les Suprêmes chantent le blues

Tous deux octogénaires, Forrest Payne et Beatrice Jordan ont, à la surprise générale, décidé de convoler en justes noces, provoquant ainsi le retour à Plainview d’El Walker, ancien complice de Forrest et véritable légende du blues, qui avait pourtant juré de n’y plus jamais revenir. Tandis que le célèbre guitariste voit se dresser devant lui les fantômes du passé, l’inséparable trio des « Suprêmes » fait, quant à lui, face à son avenir. Clarice réussira-t-elle à saisir la chance d’embrasser enfin une grande carrière de pianiste ? Barbara Jean parviendra-t-elle à se libérer de l’humiliation que sa mère lui a laissée pour tout héritage ? Et combien de temps Odette pourra-t-elle endurer les accès de colère d’un mari qu’elle ne comprend plus ? Après le triomphe de son premier roman, Edward Kelsey Moore revient avec une bouleversante histoire de pères et de fils, de péchés de jadis et d’acceptations à venir, qu’incarnent, sous le signe d’une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu’attachants.

RJ Ellory, Le chant de l’assassin

Tout le monde a un secret. 1972. En prison depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, un jeune musicien nommé Henry Quinn, est libéré, il lui demande de la retrouver. Mais lorsque Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Malgré tout, Henry s’entête. Il a fait une promesse, il la tiendra. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va s’approcher d’un secret que les habitants de Calvary veulent dissimuler. A tout prix. Avec ce retour aux sources qui évoque par bien des aspects Seul le silence, R. J. Ellory nous livre un roman magistral, d’une puissance émotionnelle rare. Un de ses plus captivants, un de ses plus humains aussi.

Boris Khazanov, L’heure du roi

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Grand Reich envahit une multitude de pays, grands et petits ; le tour vient du royaume ancestral, minuscule et glacé de Cédric X. .Le roi et ses sujets baissent la tête et subissent le joug de l’envahisseur. Le vieux roi voit tous les jours s’amenuiser la liberté, le sens de ce qui a constitué non seulement toute sa vie, mais aussi celle de sa lignée, qui remonte fort loin dans les brumes du temps. .Longtemps, lui et ses sujets vont accepter l’humiliation, courber l’échine, jusqu’au jour où dans la petite nation, également, les juifs sont tenus de porter l’étoile jaune.. Un vrai petit chef d’œuvre publié sous le manteau à l’époque soviétique.

Esi Edugyan, Washington black

La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. S’envolant des Antilles au pôle Nord, de Londres au Maroc, c’est un voyage extraordinaire qui attend le jeune Wash en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le mènera vers la liberté.

Sélection printanière au rayon littérature

romansprintemps1François Sureau, L’or du temps

« La Seine est le fleuve sur le bord duquel j’aurai passé l’essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d’un territoire réel et imaginaire, dont je n’avais cessé de vouloir déchiffrer le secret. » De la source à Troyes, de Samois à Evry, Bercy, Paris et au-delà…, François Sureau rapporte de chacune de ses étapes un récit. Vies d’écrivains et de peintres égarés, instants d’amour, incendies, controverses oubliées, départs vers le lointain… Autant de rencontres inattendues qui déplacent notre point de vue et nous invitent à regarder autrement ce fleuve et notre pays.

Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours

C’est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000. Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre…

Benoît Séverac, Tuer le fils

Matthieu Fabas a tué parce qu’il voulait prouver qu’il était un homme. Un meurtre inutile, juste pour que son père arrête de le traiter comme un moins que rien. Verdict, quinze ans de prison. Le lendemain de sa libération, c’est le père de Matthieu qui est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais pourquoi Matthieu sacrifierait-il une nouvelle fois sa vie ? Pour l’inspecteur Cérisol chargé de l’enquête et pour ses hommes, cela ne colle pas. Reste à plonger dans l’histoire de ces deux hommes, père et fils, pour comprendre leur terrible relation. Derrière cette intrigue policière qu’on ne lâche pas, ce nouveau roman de Benoît Séverac nous parle des sommes de courage et de défis, de renoncements et de non-dits qui unissent un père et un fils cherchant tous deux à savoir ce que c’est qu’être un homme.

Margaret George, Les confessions du jeune Néron

L’ambition redoutable d’une mère. Un empereur devenu symbole de cruauté. Voici le récit de la jeunesse de Néron, pleine de fureur et de tragédie.
Ier siècle après J.-C. Dans l’Empire romain, nul n’est à l’abri de la trahison : homme, femme ou enfant. Et encore moins Néron, dont l’héritage royal attise toutes les convoitises. Son oncle, l’empereur fou Caligula, essaye de le noyer alors qu’il a trois ans. Depuis cet épisode funeste, le jeune prince, sensible et cultivé, doit chaque jour déjouer les tentatives d’assassinats et les complots. Mais le pire danger vient de sa propre mère, l’incestueuse Agrippine, qui a empoisonné son époux, l’empereur Claude, et veut désormais contrôler l’empire. Néron en tire alors une terrible leçon : mieux vaut être craint que mort…Dans ce roman haletant, Margaret George, la reine du roman historique, révèle l’incroyable enfance de l’un des plus célèbres souverains de l’Histoire.

 

Elizabeth Jane Howard, Etés anglais

Juillet 1937. A Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.

Einar Mar Gudmundsson, Un été norvégien

Ils sont jeunes, islandais, pétris d’idéaux, poètes en devenir, fêtards et amateurs de Bob Dylan. Haraldur et Jonni prennent la route. Leur voyage doit les mener jusqu’en Inde, en passant par Rome et les îles grecques. Ils commencent par se faire embaucher dans les montagnes norvégiennes, et squattent chaque fin de semaine à Oslo, où la bière est en vente libre. En cet été 1978, les dernières utopies sont encore bien vivantes, mais peut-être plus pour longtemps. Haraldur écrit ses premiers textes… et tombe amoureux d’Inga. Roman initiatique, Un été norvégien brosse le portrait d’une Beat Generation nordique en pleine désillusion. Reste la littérature, et l’amour !